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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 09:46

Parce que c'est trop galère d'écrire sur Twitter, quelques petites réflexions sur le premier tour.

 

Sans suprise, les grands gagnants sont les jumbos des OLine. Et par contre, c'est là la surprise, le 1st pick vient d'une modeste fac, Central Michigan. De quoi dégonfler un peu les chevilles des teams de la SEC...

 

- Geno Smith : AGHAHAHAHAAHAHAHAHAHA! Pas étonnée du tout de ne pas l'avoir vu partir plus tôt. Beaucoup de questions se sont posées quant à son mental, son éthique de boulot, et vraiment, le fait qu'EJ Manuel parte avant est parfaitement symptomatique. Les GM ont du voir un truc qui clochait au Combine, pdt les entretiens ou/et au Pro Day. En tous els cas, ça l'apprendra à faire des Tweets genre "coucou les experts de la Draft, je vais partir dans les Top picks", seulement pour se prendre une claque dans la face. 

 

- Pas étonnée que Te'o soit pas parti.

 

- Vraiment enthousiasmée par le grain de folie amené par les Vikes avec ces trades. Vraiment du travail intelligent. Autant pas de doute sur Rhodes (snif, je le voulais aux Pats) et Floyd mais Patterson je suis pas convaincue... en même temps faut (essayer de) compenser la perte de Harvin. 

 

- Bon choix pour les Bengals, Eifert est un monstre MAIS la grande inconnue reste la constance (ou pas) d'Andy Dalton qui n'arrive pas à monter de niveau. 

 

Par contre, quelques déceptions : 

 

- Les Colts : c'est bien beau de prendre un DE mais... HELLO, vous avez vu comment Luck s'est fait démonter cette année????? Il faut continuer à blinder la O-Line, surtout quand t'as un jeune QB de cette qualité. Sinon rien à dire sur Werner, super joueur.

 

- Les Pats : j'aurais aimé qu'ils draftent Rhodes. J'attends vraiment un choix audacieux des Pats, et à vrai dire, j'espère qu'ils prendront le risque de choper Mathieu. Malgré tous ses problèmes à LSU, c'est un super Corner et avec le bon environnement, il pourrait exploser. 

 

 

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 22:42

C'est fait. 

 

Depuis le 09 janvier 2013, je suis "Maître"...

 

Ce Mercredi, assise parmi ceux qui sont dorénavant mes confrères, j'ai ressenti, je crois, pour la première fois, le poids de la fonction, le poids de cette robe qui nous étouffe, de cette robe dans laquelle on n'a pas encore pris nos marques. 

 

Je n'ai pas vraiment pris conscience tout au long de ma scolarité de la réalité du métier. Là, sur ces bancs, au premier rang, face à Madame le 1er Président de la CA d'Aix, j'ai pris l'ampleur de la responsabilité qui reposait dorénavant sur les épaules de tous ceux et celles qui arboraient fièrement leur robe. 

 

Pourquoi se distancier dans le phrasé? parce qu'auourd'hui, j'ai fait le choix conscient de ne pas exercer ce beau métier. Diverses raisons m'ont poussées à cette décision : une vocation qui n'a jamais été là, une envie de travailler dans des conditions agréables...

 

Je suis fière de pouvoir dire que j'ai réussi, surtout après une reprise des études, alors que j'avais un bon job dans une banque de Monaco....J'ai FINI. Voilà le sentiment qui prédomine. J'ai fini mes études, je sais faire quelque chose, je suis avocat.

 

La vérité est bien autre : à nous voir tous fièrement drapés de la robe ce Mercredi, je me suis fait la remarque que nous étions tous si beaux, tous si proprets, tous si NAÏFS... La réalité du métier n'a rien à voir avec l'apparat de la cérémonie, et cette réalité "sale", on n'y connaît encore rien. 

 

Bien sûr, on a fait nos stages de 6 mois, mais est-ce bien pendant cette période que l'on peut voir la durêté de ce métier? Une fois le confort du stage passé, il ne reste plus que la dure réalité de la collaboration libérale. 

 

Nous avons passé notre CAPA en Octobre 2012 et nous savons donc depuis le début du mois de Novembre que nous sommes ou non titulaires du précieux sésame.

 

J'ai eu la grande chance d'avoir mon job actuel pendant que je passais les exams, j'étais donc assurée de ne pas me retrouver "le bec dans l'eau", une fois la CAPA en poche. 

 

J'ai pu observer pas mal de mes petits camarades de promotion et je peux dire que je suis bien contente d'être à ma place, dans uen structure privée, plutôt que dans un cabinet où l'on ne me traite que comme une machine à conclure (une machine qui ne doit pas développer sa clientèle perso, of course). 

 

Beaucoup de mes camarades se sont retrouvés en rade, sans collab à l'horizon, ou avec une collab, mais une collab pourrie, en ce que le boss était tout simplement odieux et méprisant. Je connais certains copains qui, malgré leur réelle compétence, on déjà du changer de collab...

 

On n'en parle pas beaucoup mais je crois que l'on doit le dire : pour une jeune collaborateur libéral, la profession d'avocat est parfois extrêmement précaire. 

 

Alors évidemment, ce n'est pas le cas pour tout le monde : les jeunes dont un membre de leur famille est déjà avocat ont un petit avantage au départ, ils n'ont pas à se soucier de trouver un cabinet, mais cela n'elève en rien l'obligation de rendement qu'ils ont, et l'obligation de ne pas décevoir les membres de la famille qui ont déjà bâti quelque chose. 

 

J'en profite d'ailleurs pour dire que contrairement aux idées reçues, je crois que les "fils de /fille de..." n'ont pas plus de chances in fine, que les jeunes lambda: alors oui, au début tout est plus simple pour trouver une collab mais la pression inhérente à cette situation fait qu'ils ne peuvent pas se relâcher. S'ils sont mauvais, de toutes les façons, ils ne feront que perdre de la clientèle et détruire ce que les précédents parents ont réussi à bâtir. 

 

Tout ce développement pour en arriver au point que je souhaite évoquer car il me paraît nécessaire. J'en ai déjà parlé précédemment, mais j'ai à coeur de le développer une dernière fois : IL FAUT CHANGER LA FORMATION. ELLE N'EST PAS ADEQUATE. 

 

Voilà, c'est dit. 

 

Je crois sincèrement que la formation n'est plus du tout adéquate, et sur plusieurs points :

 

- le regroupement géographique : je déplore le regroupement géographique qui, de fait, nie les spécificités de certains barreaux (le barreau de Draguignan n'est pas le même que celui de Grasse, etc...). C'est couteux pour l'élève, j'en sais quelque chose, j'ai frisé l'interdit bancaire pour assumer mes études (malgré un petit boulot plein temps en plus des stages etc). Les corses, par example, doivent venir à Marseille, ce qui implique des coûts prohibitifs.

 

- La formation pédagogique : il est vraiment DOMMAGE de se retrouver avec des cours de "Procédure civile" ou "Procédure pénale" qui ne sont que des pales copies des cours magistraux que nous avons tous eu. Un avocat n'a pas besoin de ça. Il a besoin de PRATIQUE! 

Un exemple : en 6 mois à l'école, on ne nous a pas expliqué une seule fois de façon claire quels étaient les actes de procédures TGI, les mentions à ne pas oublier sous peine de nullité, etc etc. 

Alors de deux choses l'une : soit les intervenants ne voulaient pas nous donner les "trucs" pour dégommer l'adversaire et les erreurs à éviter (après tout, c'est une profession dans laquelle règle l'esprit de compétition). J'ai vu des intervenants refuser de corriger des assignations, soit ils s'en fichaient et faisant le strict minimum.

Il faut aussi ouvrir la formation aux nouveaux métiers du droit, et arrêter avec le tout-droit interne. Etant internationaliste de formation, j'ai vraiment pagaillé joyeusement pour rattrapper mon retard dans ces matières de droit interne alors que nous n'avons RIEN eu en droit européen, pilier pourtant de nos futures pratiques juridiques/juridictionnelles 

 

Je crois qu'il faut axer sur : faire des visites dans les juridictions, parler aux greffes. 

 

- SUPPRIMER LE PPI POURRI : c'est l'occasion de se la gratter 6 mois en stage alors que ça ne sert à RIEN! au lieu de nous laissr partir faire des stages improbables, pourquoi ne pas décider d'un "Parcours de l'avocat", au cours duquel nous changeons toutes les 2/3 semaines de lieu, et au cours duquel on fait le tour de professions avec lesquelles on travailler, du style : 

semaine 1 à 3 : stage huissier 

semaine 4 à 6: stage notaire 

semaine 7 à 9 : stage TGI 

semaine 10 à 12 : stage prison

etc etc etc 

Ca demande certes de l'organisation, mais au moins on voit de plus près pas mal de facettes des métiers du droit. 

 

- Instaurer un numerus clausus

Alors oui, c'est FACILE à dire maintenant que je suis rentrée, mais l'instauration d'un numerus clausus permettrait justement d'éviter que des gens comme moi passent le CRFPA tout en sachant pertinemment que ce n'est pas ce qu'ils feront une fois el CAPA in da pocket. 

Et surtout : il permettrait d'arrêter de créer des futurs pauvres. Aujourd'hui, le Barreau de Nice par exemple, n'a plus la capacité d'absorber tous les jeunes fraichement diplômés qui veulent s'y installer. C'est mathématiquement injouable, mais ça existe. Pour pouvoir survivre, les jeunes se sous-traitent les dossiers entre eux, essaient de faire ce qu'ils peuvent pour arriver à boucler des fins de mois qui ne sont pourtant pas glorieuses : je rappelles qu'à Nice, la Convention jeune avocat, c'est 1'700,- Euros BRUT. 

La profession n'a qu'à y gagner d'un Barreau plus resserré.

 

Pour finir, parce qu'il est tard, je dirais juste qu'on ne naît pas avocat, on le devient, quand, 20/30/100/500 fois sur le métier, on remet son ouvrage . Nous sommes tous des bébés en-robés maintenant, reste à savoir ce que chacun fera de sa petite pierre brute.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 23:47

Suite de l'article d'hier...

 

Donc on a les résultats de l'exam grosso modo mi-Novembre. S'enclenche alors la grande course contre la montre de l'inscription à l'Ecole.

 

Parce que là se situe la première grande problématique, à mon sens : L'Ecole.

 

Pour ce qui est du Sud-Est, les élèves avocats sont donc regroupés en une seule et même école, l'école de Marseille. Alors vous me direz, Marseille, c'est pas loin de Nice. Sauf que les Corses, également, doivent aller à Marseille...

 

Je pense que le CNB a du réfléchir très fort, et que les Barreaux également ont dû le faire, mais créer une école centrale, qui regroupe des élèves-avocats (EA ci-après, sinon je vais galérer) qui ont vocation à aller dans divers barreaux qui, pour certains, ont des pratiques juridiques et juridictionnelles tout à fait différentes, est à mon sens une grosse erreur. Et mon avis est partagé par la grande majorité des élèves.

 

Alors oui, ça crée du lien social inter-barreau, on s'enrichit au contact des autres, mais au final, quand je vois des copains qui ont eu l'exam avant moi, quand je vois les jeunes avocats de mon Barreau, je me dis que oui, ils ont bien aimé leurs années à Marseille, mais que la question qui résonne quotidiennement dans leur tête n'est pas savoir quand sera le prochain apéro avec ses amis de promo, mais de savoir comment ils vont faire pour finir ce dossier en urgence, que son boss lui a refilé à la dernière seconde, et qui passe avant son dossier perso, puisque c'est le boss, donc celui qui l'emploie, qui lui a donné.

 

Le jeune avocat ne veut pas des soirées de folie, des activités à gogo avec ses anciens camarades (enfin, si, mais pas de façon prioritaire). Le jeune avocat veut vivre décemment de son travail et veut pouvoir l'exercer dans de bonnes conditions.

 

Je crois que la formation de l'EA doit INTRINSEQUEMENT ET INTIMEMENT être liée avec le futur barreau du jeune EA. Je crois que dans une profession qui se dit et qui agit de façon corporatiste (je ne critique pas le corporatisme, je le trouve salutaire pour la profession), les aînés doivent initier les jeunes entrants dans l'Avocature et dans un Barreau particulier.

 

Il est impératif que les avocats, pour survivre et s'assurer d'une relève de qualité, soient au cœur même de la formation. Ils le sont, mais d'une façon parasitaire. Je m'explique : dans les cours de procédure que j'ai pu suivre (pénal, civil, admin), on a beaucoup parlé de la théorie, mais peu de pratique : en effet, même si on a pu s'essayer au jeu des cas pratiques en direct, beaucoup d'avocats, et c'est du vécu, nous ont dit : « je sais pas comment ça se passe à Nice, mais chez nous.... », etc etc

 

C'est là qu'à mon sens, à l'instar de ce qu'il se faisait avant, il faut que les écoles des avocats se recentrent sur la pratique locale et que les écoles reviennent dans les ressorts des TGI. Ca suffit, cette école régionale qui ne sert, au final, qu'à connaître pendant 6 mois quelques autres jeunes EA.

 

Petite parenthèse explicative: la formation, c'est 18 mois. Pour faire bref, 6 mois à l'école, 6 mois en entreprise, juridictions ou autre profession du droit ou à la fac pour un master, et enfin 6 derniers mois de stage en cabinet.

 

C'est là que vont se poser les premières difficultés financières.

 

J'ai eu la grande chance que Pole Emploi me laisse bénéficier de mon indemnité chômage, jusqu'à ma fin de droit. Sans cette aide, je n'aurais JAMAIS pu rentrer à l'école, malgré la réussite à l'exam, parce que ça coute trop cher.

 

Je m'explique :

 

L'école est à Marseille. Cela implique donc 2 choses : soit on loue un appart sur place, soit on fait les AR en voiture dans la journée, sachant qu'entre le trafic du matin et de fin de journée, yen a facile pour 2 heures de route.

 

J'ai fait le choix de prendre une colocation. Avec mon binôme d'exam, et une autre copine. On a réussi à trouver un super appart meublé pas trop loin de l'école, qui nous coutait 1500 Euros par mois. (je n'avais pas le droit aux APL, étant donné que j'avais déclaré mes revenus plus tôt, et que clairement, je n'en avais pas besoin... sauf que si...)

 

Au final, à la vue de l'organisation des cours, on aurait pu se poser la question des AR en bus/train/voiture. Ceux qui ont choisi la solution des AR ont fini l'année dégoutés par Marseille, exténués par le trajet. Mais ils n'avaient pas le choix, soit parce qu'ils avaient un autre appart à payer à côté, etc etc.

J'ai fait pas mal d'AR (toujours en train, pour économiser ma voiture) pendant ces 6 mois, particulièrement pour rentrer auprès de monsieur, de mes amis et de ma famille.

 

Je ne saurais pas dire aujourd'hui ce qui est le mieux. Le seul consensus qu'on en tire est que les gens qui ont fait beaucoup d'AR ont fini dégoutés de l'Ecole, et ceux qui logeaient sur place ont fini également dégoutés de l'Ecole à cause d'emplois du temps très variables, et du manque de rentabilité de l'appartement.

 

Je ne commenterai même pas le fait que les corses devaient aussi venir à Marseille, certains n'avaient pas les moyens de faire les AR continent/île et n'avaient pas les moyens non plus de louer un appartement... Autant dire que pour ceux là, ça a été une vraie vraie galère.

 

Les cours, maintenant...

 

Alors là, je ne peux rien dire quant à l'organisation des cours : en effet, même si nos emplois du temps étaient ubuesques et pouvaient changer le jour même, il faut dire, pour être fair-play, que nos enseignants étaient tous avocats, donc soumis à des contraintes professionnelles tout à fait compréhensibles.

Ce qui m'est resté un peu en travers de la gorge est l'enseignement : nous avons eu quelques profs extras, ça c'est sûr, mais certains ont un peu moins joué le jeu que d'autres, en ne voulant pas nous confronter à des dossiers de leurs cabs (qu'ils auraient pu camoufler, sans pb), en ne nous donnant pas de réponses à des actes que nous devions rédiger et en ne nous servant que de la théorie que l'on a tous appris à la fac. Dommage... je suis arrivée à l'Ecole avec un cerveau en béton, j'en suis ressortie avec un cerveau de poulpe.

 

J'ai eu aussi beaucoup de somptueux moments de solitude là bas, en particulier dans les cours portant sur les matières classiques du droit, comme le droit pénal, la procédure pénale ou encore la procédure administrative... J'avoue que mon parcours atypique, s'il peut être une grande force, a été aussi très souvent mon pire ennemi durant ces 6 mois.

 

J'ai aussi particulièrement détesté le climat de l'école...On peut avoir ce cliché de l'étudiant de droit très preppy, très BCBG, et j'avoue qu'une certaine partie mes camarades étaient vraiment dans le cliché le plus total. L'Ecole n'a pas aidé à la détente générale en nous obligeant, à partir du mois de Mai à ne plus porter de tongs, de bermudas ou de débardeurs. Je veux bien qu'on veuille nous faire ressembler à des mini-avocats mais là, c'était n'importe quoi... surtout dans une école sans clim, à Marseille, en plein mois de Juin/Juillet.

Ce que je retiendrai, au final, de ces 6 mois de Marseille, je crois que c'est cette routine, cette vie de voyageur en transit, toujours entre 2 gares, 2 villes. Vraiment une période que j'ai trouvée triste.

 

C'est aussi durant le dernier mois de Juin que j'ai appris que Pole Emploi ne pourrait pas financer le reste de ma formation, et que dès le mois de Juillet, j'étais solo.

 

Donc comme je vous l'ai dit, besoin de bosser pour vivre, j'ai dû finir l'Ecole en catastrophe et louper la dernière semaine de cours. J'ai fini le 30 au soir à Marseille, j'ai pris ma voiture et je suis rentrée sur Nice, après la soirée de fin de ma classe, parce que le lendemain, 14h, je commençais mon boulot de femme de chambre de palace.

 

Autant dire que cet été non plus, j'en ai pas profité... J'ai pu remarquer par contre combien d'autres ont pu, eux, en profiter, dans ce somptueux palace...

 

Mais bon, besoin d'argent, l'Ecole ayant englouti toutes mes économies.

 

En Septembre, décision quant à mon PPI, ma période de 6 mois en « projet personnel individuel ». J'ai choisi la voie du Master 2 pour la simple raison que les 2 autres masters que j'avais n'étaient pas des masters de droit français pur. J'ai donc décidé de faire un Master en immobilier/urba, des domaines qui me plaisaient bien.

 

Septembre, début des cours... Pas d'argent, c'est le leitmotiv de l'EA. J'ai donc bossé en parallèle 1 mois et demi dans une collectivité pour me faire un peu de sous et pouvoir payer accessoirement mes impôts.

 

J'ai pris un appart en coloc sur Nice, toujours avec mon binôme, parce que je ne pouvais pas me permettre, et elle non plus (paupérisation massive chez les EA) de prendre un appart toute seule.

 

J'ai du également prendre un job à l'année, en tant que pionne dans un internat dans un lycée niçois. J'y bosse 2 nuits par semaine, pour la folle somme de 600 Euros par mois.. à peine de quoi payer mon crédit de voiture, payer mon loyer, mon téléphone et de quoi manger, s'il en reste un peu...

 

La stage cab obligatoirement rémunéré... autant vous dire que c'est une blague...

 

Je ne vois pas comment on peut imposer à un avocat qui a déjà des tonnes de charges sur ses fesses de devoir, en plus, pourvoir au salaire du jeune EA.

 

Pour ça, je suis pour une solution beaucoup plus radicale : je milite pour que chaque année, on prenne moins de jeunes EA aux exams d'entrée, parce que de toutes les façons, combien restent sur le carreau après, sans collab ?

 

Un vrai numerus clausus à l'entrée, en fonction des capacités réelles d’absorption des Barreaux, et pas un exam où seule une moyenne générale compte.

 

Une rémunération fixe pour chaque EA de l'entrée de l'Ecole au CAPA, prise en charge non plus par le seul maître de stage, mais par le CNB lui-même.Une formation/rémunération qui aurait pour but de responsabiliser les jeunes EA et aussi de les valoriser, ce qu'ils ne sont nulle part et enfin de vraiment créer ce sentiment d'émulation corporatiste. Ce sont chacun des avocats de France qui prennent en charge la formation des jeunes.

 

Alors c'est facile de critiquer, mais je le dis comme je le pense.

 

Les Ecoles d'Avocat, ou du moins celle que je connais, sont des machines à paupérisation. Je peux dire sans rougir que je vis bien en deçà du seuil de pauvreté puisque je touche 580 Euros par mois, et basta. Je dois me débrouiller avec ça pour payer loyer, charges, nourriture...

 

Alors voilà, j'ai des dettes, des emprunts sur le dos, mais je n'ai pas le choix. Cette formation m'a remis dans une situation de précarité extrême qui ne me laisse aucun choix quant à ma future carrière : je ne peux pas assumer financièrement de devenir avocat. Je vais devoir passer par la case entreprise pendant quelques temps pour pouvoir assainir mes comptes. Je n'ai personne derrière moi pour m'aider en cas de coup dur, et il est hors de question que je demande à monsieur de m'aider. J'ai voulu reprendre mes études, j'assume jusqu'au bout.

 

Alors oui, je comprends la crise des vocations.

 

Cette formation a un vrai coût pour les jeunes dont les familles n'ont pas grand-chose (et encore, je ne suis pas la pire, loin de là)...

 

Comment, dans ces conditions, envisager sereinement la collaboration, tant elle est couteuse psychologiquement, physiquement, et financièrement ?

 

Je crois, pour avoir observé autour de moi, qu'il existe un vrai décalage entre ce que les gens pensent que nous sommes et ce que nous sommes vraiment.

 

Les EA ne sont pas que des fils/filles à papa... Il y a aussi des jeunes gens qui aiment le droit, qui aimeraient en faire leur métier et vivre honnêtement de leur travail.

Mais quand tu vois les conditions d'accueil dans les cabinets qui usent leurs jeunes avocats à la chaîne et les jettent comme des malpropres, on se dit que quand même, tout ça pour ça...En même temps, c'est la dure loi de la profession libérale...

 

Je sais que ce que je dis peut paraître pessimiste, mais j'essaie de coller à la réalité des jeunes avocats, de ce que beaucoup, autour de moi, ressentent.

 

Alors oui, le travail est beau, et mérite qu'on s'y livre corps et (presque) âme... Mais à quel prix ?

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 17:46

Je garde un souvenir ému de ma première année à la fac de droit, et en particulier de mon 1er cours de Relations Internationales. Ce dernier était assuré par celle qui allait être ma directrice de M2 plus tard dans mes études.

 

Je me rappelle tout de ce moment.

 

Ce que je portais : le combo fatal Jeans/Teeshirt/Converse. Qui était à mes côtés (ma binôme de la 6ème jusqu'en troisième année, qui est devenue notaire, depuis, et une autre copine). Ce que la prof portait (des cheveux noirs, une robe noire, et une énorme veste en fourrure noire). Et surtout ce qu'elle a dit.

 

Elle a ouvert la bouche et a dit ceci, au mot près : « Bonjour à tous, je vois que vous êtes tous serrés dans cet amphi. Je vous rassure, vous serez bien moins nombreux d'ici 2 mois, mais ça, d'autres avant moi ont dû vous le dire. Je voudrais faire un petit sondage : qui, parmi vous veut être juge ? - de nombreuses mains s'élèvent dans les airs – ooook... qui parmi vous veut être juge pour enfant ? - de nouvelles mains féminines s'élèvent dans les rangs - qui parmi vous veut devenir huissier ? - curieusement, moins de mains - Notaire ? - pas mal de mains en l'air - Commissaire de police ? - beau succès pour le commissaire – et avocat ? - là encore, une flopée de mains - .

 

Et à notre prof de nous asséner le coup de grâce « Bon, ben je vous rassure tous de suite, dans cet amphi précisément, et je ne dis pas ça pour vous casser le moral, je fais juste parler les statistiques, nous aurons, avec un petit peu de chance, peut être un demi-juge, un ou deux notaires, une demi-douzaine d'avocats et peut être un commissaire de police. Sur ce, au boulot !»

 

A ce moment précis, je n'ai pas pu m'empêcher de pouffer de rire, et d'admirer la froideur parfaite, mais ô combien réaliste de notre prof. Et puis, faut le dire ici, je rigolais de tous ces camarades qui se la jouaient déjà avocat au bout d'une semaine de cours, je me disais que de toutes les façons, je serai à St Cyr à la fin de mes études...

 

Que la vie peut être ironique, parfois...

 

La première rude nouvelle est tombée alors que j'étais en 2ème année.

 

Je suis myope depuis que je suis gamine. J'ai fait du sport de haut niveau durant une douzaine d'années, de mes 9ans, jusqu'à mes 21/22 ans. Un sport particulièrement traumatisant car me faisant subir de nombreux chocs et vibrations. Résultat, lors d'un contrôle de fond de l'oeil de routine, mon ophtalmo a découvert que mes 2 rétines étaient toutes trouées et que sans intervention, c'était décollement de rétine assuré. J'ai donc subi 2 interventions sur mes yeux, à un été d'intervalle, en L2 et L3, qui ont été affinées par du laser.

 

Rien de grave, tout s'est bien passé, mais au final, un gros questionnement...Est-ce que mes yeux allaient me permettre de quand même passer St Cyr ? Parce que toute ma vie, je n'ai cessé de penser que je finirais soit dans l'armée ou dans la police (j'imagine qu'inconsciemment, avoir de l'ADN militaro-policier n'a rien arrangé à la chose).

 

J'ai décidé, malgré tout de continuer mon cursus dans la voie que je voulais suivre, en me disant que je ne devais rien lâcher. J'ai donc fait un Master 1 en Régulations Internationales et Européennes et un Master 2 « Sécurité Internationale, Défense et Intelligence Economique ». C'est durant mon année de Master 2 que j'ai eu la confirmation de ce que je craignais... avec mes interventions chirurgicales sur les yeux, je ne passerai pas au test physique de St Cyr...

 

Très dur moment, clairement. Mais si le sport m'a appris une chose, et en particulier mon sport, c'est que quand on tombe, il faut toujours se relever et repartir.

 

C'est dans cette veine que je me suis dit qu'il fallait que je tente quelque chose de différent. J'ai donc postulé à un Master 2 en alternance en Gestion Internationale de Fortune, où j'ai été admise. Autant vous dire que le premier cours d'instruments financiers a été rude... J'avais arrêté les maths en terminale, et là, j'étais la seule juriste du master avec que des économistes... Alors une fois la première équation au tableau, j'ai fait une syncope.

 

Là encore, à force de persévérance, je m'en suis sortie, tant bien que mal, et j'ai eu mon Master. J'ai été gardée là où j'effectuais mon alternance, dans une banque monégasque, dans la cellule Conseil et Ingénierie, où nous faisions de la fiducie/off-shore.

 

J'aurais pu rester à Monaco, là où je touchais, en tant que jeune diplômée BAC+5 un salaire de 27k sur 14 mois et demi...J'aurais pu rester là bas, vu qu'on me proposait un CDI... Je suis restée là-bas 2 ans (10 mois en stage et 1 an en CDD) et le besoin s'est finalement fait ressentir de retourner vers quelque chose de plus juridique.

 

La décision fut dure à prendre...mais elle s'est imposée à moi. Il fallait que je termine mes études de droit, il me fallait quelque chose, c'était quasi organique.

 

J'ai terminé mon CDD le 30 Avril 2010, et j'ai attaqué les révisions le lendemain avec mon binôme, sans laquelle, je peux le dire sans aucun doute, je n'aurais très certainement pas pu réussir à avoir l'examen. Parce que si la vie d'un avocat est solitaire par nature, je crois que le travail en équipe précisément pour cet exam là a été particulièrement judicieux.

 

Et voilà, on y est. Tout cette digression du début avait deux buts : montrer qu'avec un parcours assez atypique, on peut réussir son examen, que tout n'est pas perdu si on n'a pas fait un cursus classique mais que dans pas mal de cas, ça m'a causé aussi pas mal de soucis (j'y reviens plus tard).

 

L'examen en lui même... du grand classique !

- Une note de synthèse de 5h sur un dossier juridique

- Une épreuve de droit des obligations combinée avec une épreuve de procédure (admin, civile ou pénale ; j'ai pris civil, je n'aurais pas dû)

- Une épreuve de spécialisation (j'avais pris droit patrimonial)

 

Ces choix quant aux spécialités et procédures sont primordiaux car selon les IEJ (instituts qui font passer les examens), les profs qui corrigent sont plus ou moins sévères sur les matières.

 

Première problématique que j'aimerais aborder : les prépas privées

 

J'ai fait une prépa privée. Je n'ai pas honte de le dire parce que je me la suis payée. Alors certains vont dire que c'est un avantage pour les élèves dont les parents peuvent payer, mais c'est une fausse excuse: j'ai bossé comme une dinguo pour pouvoir me payer tout ce que j'ai. Mes parents sont fonctionnaires, et ne gagnent pas grand-chose. Donc ceux qui se plaignent et disent que c'est trop cher et que seuls les riches peuvent se les payer, je leur dis que ce n'est pas forcément vrai.

 

Bref, j'ai fait une prépa, pas de façon assidue, je l'ai juste payée pour qu'ils m'envoient les cas pratiques et leurs corrigés ainsi que des fascicules de cours remis à jour, puisque j'avais concrètement arrêté de faire du droit depuis 2 ans.

 

Première grosse dépense, donc (quasiment 2000 Euros, j'avais pris la prépa premium plus plus grand luxe deluxe).

 

Deuxième grosse dépense : les codes.

 

Parce qu'évidemment, pour réviser l'exam de Septembre 2010, il faut acheter avant l'été tous les codes 2010 (civil, procédure civile pour les écrits et pénal, procédure pénale, admin pour les épreuves orales). Sauf qu'en septembre 2010, une semaine avant l'exam, sortent tous les nouveaux codes 2011. Donc rachat de tous les codes. Encore un gros gros poste de dépense pour ceux dont les parents ne peuvent pas assurer.

 

Faut préciser ici que j'ai toujours eu beaucoup de facilité dans les études. Pas que je veuille me la péter, hein, mais j'ai la chance d'avoir une mémoire de fou, ce qui me sauve de pas mal de grosses galères. Donc j'ai jamais trop forcé dans les études et suis toujours passée facilement dans mes années...

 

Sauf que là, pour la première fois, je m'y suis mise comme une forçat. Avec ma binôme, on a travaillé comme des folles du 1er Mai jusqu'à 2 jours de l'exam. On a travaillé tous les jours, de 8h à 20h, en se reposant juste de 13 à 14 pour déjeuner et se faire une microsieste.

On était devenues des machines de guerre. On a poussé le vice dans toutes les matières et on a fini par être incollables. Mais j'avoue que ce fut le pire été de ma vie. Enfermées H24, on se donnait rdv le matin à 7h30 pour aller marcher 30min sur la plage et après on s'enfermait comme des moines.

 

Ce fut dur, mais le sacrifice a été à la hauteur du résultat : on a eu les écrits toutes les deux.

 

Je suis quand même passée juste, à cause de la note de synthèse que j'ai allègrement foirée (alors que j'étais plutôt bonne à tous les entraînements). Dieu merci, j'ai cartonné la spé et les oblig.

 

Les oraux se passent, je cartonne mon grand O et l'anglais, même si je me foire encore allègrement en pénal à l'oral (j'étais une buse en pénal, et je le suis toujours, d'ailleurs).

 

Si je ne dois garder qu'une seule image de ces exams, c'est la sortie de ma salle de Grand-O, où j'étais tombée avec un jury coriace et une salle bondée... J'ai poussé la porte, j'ai vu mon binôme qui était passée le matin au Grand-O et qui m'attendait devant, et j'ai poussé un grand cri de soulagement. (faut savoir qu'à Nice, les Grands-O du CRFPA sont THE attraction de la fac, tout le monde vient y assister, que cela soit profs, thésards, jeunes L1 curieux). On s'est regardées, et on a souri, enfin, un vrai grand sourire de soulagement, parce qu'on savait toutes les deux qu'on avait bien réussi notre Grand-O et donc que sauf cataclysme, on aurait l'exam.

 

Si on croit que l'obtention du CRFPA est THE aboutissement et la fin du tunnel... QUE NENNI. Commence alors la vraie galère de l'élève-avocat, celle qui fait que j'avais envie d'écrire ce billet.   

 

Comme vous avez pu le voir, j'ai, encore une fois, débordé du cadre que je voulais m'imposer. 

 

Prochain billet : la formation de l'élève-avocat

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 10:56

Après tout le pathos de ces derniers temps, j'ai décidé ici de faire un billet léger sur un des plus grand moment de solitude de ma vie. 

 

Vous voyez de quel moment je veux parler. Ce moment où tu SENS que tu vas faire une bêtise, que tu sens que t'es en train de faire quelque chose d'improbable mais que contre toute attente, tu ne peux pas t'empêcher de le faire quand même. Comme si toutes les forces cosmiques s'étaient liguées pour que ce jour-ci, à ce moment précis, ça soit la cata.

 

Flashback ya 4 ans. 

 

J'étais stagiaire à la Surêté Publique de Monaco (la police, si vous préférez) pour un mois. 

 

J'étais dans l'unité qui s'occupe des stups' et ce jour là, on chope un gars. Jeune, pas méchant, mais bcp de barettes et bcp addict. Alors autant vous dire que ya des moyens, on est partis direct en perquisition chez lui, sirènes hurlantes, en mode Starsky et Hutch. J'étais avec les autres policiers, il n'a pas pu savoir à aucun moment que je n'étais que stagiaire, donc il m'a pris pour un policier. La journée se passe, on finit par l'amener au Palais de Justice en fin de journée. 

 

Pour moi, la journée se clotûre comme ça, je n'entendrai plus parler de ce type.

 

Un an passe. 

 

Je suis dorénavant employée à plein temps dans une banque privée monégasque. comme tous les jours, je vais acheter à manger au snack du coin. 

 

En y allant, je vois, assis à une table, un jeune homme qui me regarde avec insistence, et pas de façon forcément agréable. je le sens hésitant et craintif. (vous voyez où je veux en venir, hein?). 

 

Je le regarde, je vois qu'il me connait de quelque part...Sa tête aussi me dit quelque chose. une situation, un nom, titille la porte de ma mémoire, mais je n'ai pas encore trouvé la clé...

Je me dis que FORCEMENT je dois le connaître. En plus j'ai une mémoire des visages et des gens assez fulgurante.

 

Je vais donc tranquillement, en détente, lui taper la bise. 

 

Sauf que là, entre les 2 bises, je le remets, enfin. 

 

Oui, il me connaît, parce que je l'ai emmené chez le juge. il me connaîtt parce qu'on a perquisitionné chez lui. Il me connaît en tant que policier. 

 

Alors bien sûr, j'ai tenté de sauver la face, je vois bien qu'il est complètement halluciné de voir que je lui tape la bise, mais vraiment incrédule. Je lui glisse un "ça va mieux, j'espère?" , en essayant de jouer la fille détendue. 

 

Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bête qu'à ce moment là... je suis donc repartie en mode grand seigneur du snack, genre tout va bien, je gère, alors qu'intérieurement, je me suis dit que j'étais une sacrée cruche.

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 15:36

Ca faisait longtemps que j'avais envie de faire un billet sur l'expérience que j'ai vécue l'été dernier. 

 

J'ai repris mes études pour faire l'école d'avocats, et depuis, je suis retombée, après ma période faste de salariée de banque à Monaco, dans la précarité étudiante. Donc besoin de boulot d'été. 

 

J'étais un peu désespérée, et une amie m'a dit qu'elle connaissait quelqu'un dans un palace de la Côte. Pas un palace de pacotille, nan nan! un vrai palace, qui a reçu l'appelation Palace, et yen a à peine 7 en France. 

Sur la Côte, il n'y a qu'un seul Hôtel qui a obtenu cette distinction... Celui où j'ai bossé. Pas de mystère, c'est celui-ci : link

 

J'ai bien sûr eu droit à mon lot de "Attention à DSK" de la part de mes potes, hé oui, j'ai postulé pour ce taf au même moment où l'affaire explosait. donc j'ai eu droit à mon lot de blagounettes.

 

Alors voilà, j'étais prévenue. J'ai rencontré rapidement la gouvernante en chef de l'Hotel, une femme formidable, qui m'a fait confiance alors que je n'avais aucune expérience. A cause de ça, je me suis retrouvée dans le service de nuit, le service du "turn-down" parce qu'une débutante ne peut pas gérer un service de jour, c'est trop hardcore et il faut du métier. 

 

Alors me voila le premier jour, en uniforme (une longue robe chinoise boutonnée) pour mon premier shift de 14h30 à 23h... Alors déjà, t'es calmée niveau horaires. 14h30 (en tenue) à 23h, avec juste une pause de 30 min de 18h à 18h30 pour manger, sinon aucune pause.

 

Je suis sportive. Je fais du squash, j'ai fait du sport à haut niveau pendant de nombreuses années, donc je me suis dit que même si la Gouvernante en Chef m'a dit que c'était dur, je gérerais sans souci. ERREUR FATALE! Ce job est HARDCORE! la première semaine, je rentrais et je m'endormais presque habillée tellement j'étais lessivée. Un vrai choc. Et mes collègues avaient l'air en détente... en fait, ce job, c'est vraiment de la gestion corporelle. Ne pas faire trop de mouvements; s'économiser, être efficace. à la fin de la 1ere semaine, je n'ai plus eu de fatigue physique, mais les 3 premiers jours on été horribles. 

 

Quand je repense à cette expérience, beaucoup de choses me sautent à l'esprit. 

 

- L'Equipe. Je peux dire sans aucune sorte d'hésitation que si je n'avais pas eu l'Equipe de rêve que j'avais, je n'aurais pas tenu 2 mois. Des femmes exceptionnelles, qui m'ont donné de sacrés coups de main quand j'étais en retard dans mes chambres. Des italiennes, bresiliennes, espagnoles, des bouts de femme magiques. On s'est poilées en pliant des kilos et des kilos de serviettes de bain (voire des tonnes, sans en rajouter), en pliant des draps, en faisant la poussière 100 fois dans des couloirs immaculés., en passant des kilomètres d'aspiro, en faisant la poussière sur 5 étages de la rampe en fer forgé massif ultra travaillé (pour mémoire, il faut 50 minutes pour bien le faire, et en speedant). Vraiment, sans elles, je n'aurais jamais pu tenir le choc. Chacune de leur histoire était touchante, et ces femmes ont un courage extraordinaire pour faire ça à plein temps. 

 

- Les clients improbables. Alors oui, Palace = Argent = bcp de trucs moches moches moches... 

Les couples vieux porc de 70 ans - superbe fille de 20 ans, j'en ai vu sortir des TAS des chambres... Mais en rentrant dans les chambres, on comprend. Des sacs Chanel du sol au plafond, des Kelly/Birkin d'Hermès jetés à l'arrache avec du sable dessus... bref, aucun respect. Je ne précise pas que ce sont souvent des russes, hein, qui maltraitent les belles choses? 

 

- Les enfants de "riches". J'ai rencontré bcp d'enfants d'une infinie tristesse. Les parents les paradent comme des trophés, et les enfants on l'air de Nelly Olson en puissance. Mais ils ont les yeux tristes, ces enfants. Vraiment, l'aspect qui m'a le plus attristé. 

 

- Les chambres salles. Alors depuis cet épisode, je ne ferai plus de bêtises dans les chambres. Je devais ranger les chambres en 15 min GRAND MAX, même les grande suites à 80m2. alors si entre le matin et le soir, ils ont repris des douches, je devais touuuuuut rechanger... l'angoisse... 

en tous les cas, j'ai vu de la grosse saleté et du bordel infâme. Les plus bordéliques : les ricains! 

 

- COCORICO, les français étaient les clients les plus sympas! 

 

Pour finir, un vrai hommage aux femmes et valets des service Housekeeping à travers le monde. C'est un vrai travail de malade, j'y ai appris beaucoup. 

 

 

 

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 11:12

Bonjour à tous, 

 

Alors ça y est... je me lance.  Les coupines twitteresques Naddie link et titetinotino link ont achevé de me convaincre. 

 

Je ne suis pourtant pas vraiment nouvelle dans cet exercice: j'ai tenu pendant des années un Livejournal, sorte de communauté de blogs anglosaxons, sur lequel j'ai disserté des jours et des jours sur les séries TV, le cinéma, et les péripéties de la vraie vie. J'y ai trouvé un réel intérêt (outre le fait que j'y ai perfectionné mon anglais) dans le partage d'idées, et dans les échanges qui en découlent. 

 

L'actualité politique, le désir peut être aussi de me soulager l'esprit et me débarasser des choses qui ne se racontent pas en 140 caractères ont fait naître depuis quelque mois cette envie, à nouveau, de partager. 

 

Que tout le monde se rassure, pas de pathos par ici, juste des petits moments de partage. Je ne ferai pas non plus d'articles journalistiques, ce n'est pas mon métier, je ne sais pas faire. Le style en sera donc peut être un peu décousu, voire carrément bordélique, mais je crois que la qualité première d'un blog doit être l'authenticité et la sincérité. Sincérité dans le style, dans le contenu, et dans le désir d'échanger. 

D'ailleurs, campagne présidentielle oblige, il va y avoir ici quelques billets politiques et si vous n'êtes pas d'accord avec ce que je raconte, s'il vous plaît, n'hésitez pas à venir débattre (je ne mords pas) :D Le billet et mes élucubrations n'en seront que plus nourries ou tempérées :D

 

Bon, sur ce, je file, je vais chez le coiffeur (oui oui, il y aura aussi beaucoup de futilités ici, le monde est déjà bien trop relou pour ne pas essayer de le rendre plus funky) et ce soir je ferai mes présentations officielles!

 

Bisous les petits loups

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